Comme tout fournisseur de soins de santé peut en témoigner, la plus grande contribution à l’amélioration des résultats pour les patients est l’adhérence au protocole de soins. Les données sur l’efficacité d’un traitement ne sont pas pertinentes si un patient ne peut pas adhérer ou ne suivra pas l’ordonnance de façon appropriée. Si je peux illustrer une scène commune … le patient déçu qui revient en disant que le supplément n’a pas fonctionné et exigeant une explication ou une alternative. L’inclinaison peut être de rapidement rediriger le plan d’action, d’abandonner le navire qui coule et d’offrir une alternative. Ou encore, d’abdiquer la responsabilité et de blâmer l’échec sur une mauvaise conformité en raison d’un manque de motivation. Dans les deux extrêmes, il y a une occasion d’écouter vraiment le patient et de raffiner notre approche thérapeutique.

Dans le premier cas, nous limitons notre capacité d’explorer pleinement le potentiel thérapeutique du traitement que nous avons prescrit. Peut-être que les maux de tête de tension du patient auraient vraiment pu être soulagés par le magnésium mais que le dosage était insuffisant ou, que le patient – dédaignant les capsules – a opté pour un supplément en poudre, pensant que c’était la même chose. Cependant, la poudre en question contient de l’orotate de magnésium, qui procure par ailleurs d’excellents avantages cardio-vasculaires, ne fournit pas une quantité suffisante de magnésium. Abandonner le plan dès qu’un patient est déçu ne sert qu’à favoriser la méfiance et diminue la confiance dans un traitement par ailleurs efficace. Donc, une enquête approfondie sur la façon dont les directions ont été suivies avec précision s’impose. Cela étant dit, en tant que fournisseurs de soins de santé, nous sommes obligés d’obtenir un consentement éclairé. Cela signifie non seulement expliquer les risques, les avantages et les options alternatives pour les traitements, mais aussi reconnaître les limites des patients ainsi que la faisabilité et la durabilité des traitements. Il s’agit de ré-évaluer l’efficacité de la communication entourant la prescription. En plus de choisir le bon supplément, la bonne dose, la bonne forme, la bonne fréquence et la bonne durée, nous devons tenir compte de la bonne perspective du patient. Les traitements sont-ils tels qu’il y a une exigence élevée de la part du patient (c.-à-d. préparation complète des repas, planification des suppléments ou dosage trois fois par jour versus une seule prise)?

L’adhérence est particulièrement difficile quand il s’agit de recommandations de suppléments. En général, on pense que les produits de santé naturels nécessitent des doses élevées ou le nombre de capsules durant de longues périodes avant que les bienfaits ne se fassent sentir (à moins que l’approche ne soit préventive et que les avantages relèvent des événements qui ne se produisent PAS). Ainsi, avant de recommander des nutraceutiques, certaines considérations clés doivent être identifiées. Voici quelques questions perspicaces à poser aux patients :

• Quelle est votre perception des suppléments? Quelles sont vos attentes à l’égard du supplément? (Qu’ont-ils essayé d’autre à partir d’options pharmaceutiques et naturopathiques).
• Avez-vous des restrictions alimentaires ou de style de vie?
• Êtes-vous actif?
• Êtes-vous prédisposé à certaines conditions?
• Des antécédents médicaux pouvant vous mettre en danger? (Allergies, restrictions religieuses ou préférences).
• Avez-vous une forme préférée? (c.-à-d. capsule, comprimé, gélule, pastille, poudre, saveurs, etc.)
• À quel point pouvez-vous vous conformer à une routine?
• Dans une recommandation de 3 prises par jour, combien de fois manquez-vous une ou plusieurs des doses?
• Combien de suppléments prenez-vous déjà? (Le fardeau de capsules est réel et nous ne voulons pas submerger les patients à moins que ce soit vraiment nécessaire).

Voici les A.O.R. de l’adhérence des patients:

1. Accessibilité – nous devons nous assurer que plusieurs modes de vie sont pris en compte. C’est-à-dire végétarien, végétalien, allergies, difficulté à avaler des pilules, considérations religieuses, restrictions financières, considérations sociales et familiales, et plus encore. Avec la pléthore de suppléments disponibles sur le marché, on peut être sûrs que nous pouvons trouver le bon produit pour le bon patient. L’accessibilité comprend également l’accès à l’information et la compréhension. Le sens a-t-il été communiqué de façon appropriée pour leur niveau de compréhension. Nous pouvons accroître la compréhension en limitant le jargon et en utilisant un langage approprié au niveau d’éducation du patient sur le sujet, en fournissant des aides visuelles, des documents et d’autres outils à emporter pour consulter après la visite. L’accès signifie également des recommandations financièrement responsables; comprendre la différence entre investir dans un traitement et y perdre sa chemise est important. Comme je suis convaincu qu’aucun de mes pairs ne vise à mettre un patient en faillite au nom du bien-être, nous pouvons aider à mettre en perspective les coûts des traitements en calculant le coût par dose pendant toute la durée du traitement et en communiquant ses avantages pour la santé. Nous devons également favoriser des attentes réalistes quant à la façon dont la supplémentation peut influencer la santé. L’intensité et le type de symptômes combinés avec la cause première et l’évolution du trouble de santé auront tous un impact sur le choix du supplément. Évaluez si le patient vise la simple gestion rapide du symptôme ou le soutien systémique. Dans le premier cas, nous allons pour la dose élevée et des produits dont l’éventail thérapeutique est restreint (par exemple, la caféine pour le focus). Si nous penchons vers le soutien systémique, il s’agit de traitements à plus long terme alors le coût devrait être envisagé sur quelques mois et l’investissement devrait être ensuite réexaminé.
2. Orthomoléculaire – prendre une approche orthomoléculaire ou ciblée signifie que nous pouvons améliorer l’adhérence en s’assurant que le patient tire le meilleur parti d’un supplément. Ce qui signifie qu’il est sous la bonne forme, la bonne dose et la bonne méthode de livraison. Par exemple, une vitamine B inactivée signifie que les patients se soumettent à un supplément qui a une plus grande probabilité de ne pas fonctionner que celui qui renferme les formes bioactives. Les recommandations doivent également tenir compte des méthodes qui améliorent la livraison des ingrédients actifs (c.-à-d. liposolubles versus hydrosolubles). L’adhérence et le fardeau des pilules vont de pair. Nous essayons d’optimiser l’efficacité et de réduire le fardeau des pilules en obtenant la dose la plus élevée dans le moins de pilules possibles.
3. Recherche : Les suppléments doivent compléter ce que la recherche a démontré ainsi que ce qui est faisable en termes de méthodes de livraison. De plus, nous devons rester dans le cadre réglementaire. À mesure que nous avançons en âge, nous perdons 35% de la capacité d’absorption chaque année après 50 ans, il est donc important de considérer ce que cela signifie pour la supplémentation à long terme.

Il incombe aux praticiens de créer les conditions optimales pour favoriser l’adhérence des patients, d’engager et d’éduquer les patients à tirer pleinement avantage de leurs traitements. Non seulement cela améliore les résultats de nos patients, mais cela supporte la validité de nombreux traitements alternatifs.

Faites-nous savoir quels outils vous utilisez pour engager vos patients et améliorer l’adhérence.